c'était sur la place Maubert dans le cinquième arrondissement
que se revendaient les mégots
ramassés dans tout Paris
leur tabac était haché,ainsi
en quelque sorte recyclés
et revendus moins cher aux gogos
qui n'auraient pu s'en payer autrement....
Ces revendeurs de tabac d'occase sévissaient entre 1850 et 1930
à cette époque fumer tuait
mais tout le monde l'ignorait
et ne s'en portait ni mieux ni plus mal
on ne mégotait pas sur le petit boulot
ramasseur de mégots, pas besoin de ciboulot
des cibiches
ma biche
pour trois francs six sous
et c'est tout....
pour en savoir plus, excellentissime blog:
http://www.paris-anecdote.fr/Vendeurs-de-tabac-Megottiers-1897.html
trouvé sur le net:
Grand dictionnaire Universel du XIXème siècle de Pierre Larousse.
L'industrie des ramasseurs de mégots est une des plus importantes parmi les mille petits métiers des dessous parisiens. M. G. Macé, ancien chef de la police de sûreté, lui a consacré une page des plus intéressantes dans <<Un joli monde>>, et c'est à lui que nous empruntons la plupart des détails suivants. Les ramasseurs de mégots sont ces individus que l'on voit marcher le long de la terrasse des cafés, l'échine un peu courbée, le regard fixé à terre, quelquefois armés d'un crochet qui rappelle celui des chiffonniers. Ils forment une sorte de corporation assez étendue, ayant ses lieux de rendez-vous, ses <<marchés >>, et se subdivisant en groupes possédant chacun un chef. Les fonctions de ce dernier ne sont pas une sinécure. Ses livres ne consistent qu'en un calepin crasseux ; mais encore faut-il que, se tenant au courant des événements du jour, il y inscrive les dates et les heures des événements qui attireront la foule sur tel ou tel point : mariages riches, enterrements importants, fêtes aux
églises, réunions près des mairies et dans les cimetières, courses de chevaux ou autres, tout cela est soigneusement enregistré. Le prix des mégots, comme la cote des valeurs à la Bourse, a, sans qu'on sache trop pourquoi, ses hausses et ses baisses. Le gain journalier par homme est, en moyenne, de 2 francs; on a, de plus, la facilité de fumer et (tenez-vous bien, estomacs délicats) de chiquer autant de mégots que l'on veut. La récolte générale étalée sur une planche spéciale, on tire d'abord les meilleurs bouts de cigare, cotés 0 fr. 20 à 0 fr. 25 le paquet. Le reste se vend à la poignée, à raison de 0 fr. 10 aux vieillards indigents et aux ouvriers besoigneux qui forment le fond de la clientèle. Mais le commerce des déchets de cigares et de cigarettes ne se fait pas seulement au détail : il y a des richards qui le font en gros ! Ces richards traitent généralement avec les garçons de café qui leur livrent des cigares quelquefois diminués de moitié seulement; ces articles » de luxe », bien coupés et proprement arrangés, se vendent de 2 à 3 francs le paquet dans les ateliers des faubourgs.